04 Février: Journée mondiale contre le cancer
La Journée mondiale contre le cancer est un événement annuel, lancé par l’Union internationale contre le cancer (UICC) en collaboration avec l’OMS, qui invite les citoyens, les organisations et les institutions gouvernementales du monde entier à unir leurs efforts pour lutter contre l'épidémie mondiale du cancer. Cette année, la campagne vise tout particulièrement à améliorer les connaissances générales de la population sur le cancer et à battre en brèche les idées fausses à propos de cette maladie.
Le cancer est une cause majeure de mortalité dans le monde, responsable de 8,2 millions de décès par an. Cependant, nous savons que plus du tiers de ces décès peut être évité et que, détectés suffisamment tôt, de nombreux cancers peuvent être guéris. Le cancer ne connaît pas de frontière et il nous affecte tous, ou nous affectera, de façon directe ou indirecte au cours de notre vie.
On attribue la hausse rapide de la charge du cancer aux profonds changements dans le mode de vie, comme l'alimentation malsaine, le tabagisme, le manque d'activité physique, l’exposition aux risques environnementaux et d’autres facteurs de risque associés au mode de vie.
En fait, 40 % des cancers sont potentiellement évitables, 40 % peuvent être traités et 20 % traités à des fins palliatives. De nombreux cancers peuvent être prévenus en évitant les principaux facteurs de risque, comme le tabagisme. Un nombre significatif de cancers peuvent être soignés par la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie surtout s'ils sont détectés suffisamment tôt (WHO).
Un meilleur dépistage
Les travaux des chercheurs permettent une détection de plus en plus précoce de certains marqueurs cancéreux ou précancéreux, permettant ainsi une prise en charge la plus rapide possible, ce qui s’avère la plupart du temps crucial pour espérer une guérison.
Pour le cancer du pancréas, par exemple, un simple dépistage sanguin est en cours de test. Il reposerait a priori sur l’utilisation d’un test PCR conduit à partir d’un prélèvement de sang du patient, et qui permettrait de détecter la présence éventuelle de séquences d’ADN caractéristiques de ce cancer.
Bien que toutes les découvertes sur le fonctionnement du cancer n’aient pas encore conduit à des traitements, elles ouvrent néanmoins la voie vers de futures recherches thérapeutiques. Certaines thématiques récurrentes sont ainsi étudiées, notamment l'influence de l’alimentation et du métabolisme dans le développement tumoral. Des études ont également analysé le rôle du cholestérol et de ses dérivés dans le développement du cancer du sein.
D’autres travaux ont pu déterminer la molécule chimique qui entrainait, chez certains patients, le fait qu’ils soient moins répondeurs aux traitements contre le cancer de la prostate. Cela a permis d’imaginer un traitement pour cibler cette molécule et donc bénéficier pleinement du médicament.
L'essor de l'immunothérapie
Depuis 2010, l’immunothérapie connaît un essor fulgurant avec de plus en plus de patients traités grâce à cette technique, fait savoir l'Inserm. L’avantage principal est qu’elle cible spécifiquement les cellules tumorales et non pas toutes les cellules. Dans la chimiothérapie, par exemple, l’un des effets secondaires majeurs est la destruction des cellules saines, en même temps que sont détruites les cellules malignes.
Vers de nouveaux parcours de soin
Il va falloir inventer de nouveaux parcours de soin faisant interagir les hôpitaux et les médecins généralistes pour la prise en charge de ces traitements de la fin de vie et de la survie après cancer. Par ailleurs, le chercheur souhaiterait mettre l'accent sur la prévention pour que les patients les plus à risque bénéficient de consultation pour être mieux informés par leurs médecins généralistes.
L’OMS aide les pays à :
- inciter les responsables de l’élaboration de politiques et décideurs à mobiliser davantage de fonds et à garantir les ressources nécessaires à la prévention et au dépistage précoce du cancer, ainsi qu’au traitement et aux soins palliatifs ;
- renforcer les capacités nationales de lutte contre le cancer, notamment par la formation de ressources humaines et la mise en œuvre de directives régionales relatives aux registres du cancer ou aux soins palliatifs ;
- encourager l’intégration de la prévention du cancer et des programmes de dépistage aux soins de santé primaires, en renforçant les capacités institutionnelles dans les pays à revenu faible ou intermédiaire ;
- améliorer les registres du cancer et les systèmes d’information dans les pays où ceux-ci sont limités, ou les mettre en place lorsqu'ils sont inexistants ;
- promouvoir des modes de vie sains et la lutte antitabac pour combattre les principales causes de cancer ;
- renforcer les services de soins palliatifs, notamment en réexaminant la législation relative aux analgésiques et en élargissant les programmes de soins palliatifs à domicile ;
- favoriser la constitution de réseaux nationaux et régionaux entre les programmes et les professionnels du cancer.
Sur la base des données concernant la prévalence des deux grands facteurs de risque (tabagisme et obésité) du cancer et d’autres maladies non transmissibles, il est clair que, dans beaucoup de pays, la prévention du cancer doit devenir prioritaire. Des efforts importants seront nécessaires pour réduire la prévalence des principaux facteurs de risque afin de lutter plus efficacement contre le cancer.
La stratégie régionale de lutte contre le cancer doit servir de base à la mise en place d’une approche nationale globale, coordonnée et orientée vers les ressources.