Fibrose hépatique : l’avancée du Fibroscan
La détermination du degré de fibrose hépatique est essentielle pour la prise en charge du patient atteint d’hépatopathie chronique, quelle qu’en soit la cause. Le degré de fibrose constitue un facteur pronostique majeur et il importe de dépister à temps l’apparition d’une cirrhose qui modifiera la conduite à tenir. Il est donc nécessaire de disposer pour cela d’outils diagnostiques parfaitement évalués. Parmi ceux-ci, la ponction biopsie hépatique (PBH) reste l’examen de référence. Il s’agit cependant d’un examen invasif qu’il est difficile de renouveler régulièrement et qui comporte un taux de faux négatifs non négligeable (24 % en moyenne pour le diagnostic de cirrhose). Des tests non invasifs sont aussi à la disposition du praticien, parmi lesquels des scores composites établis à partir des paramètres biologiques usuels, Fibrotest, Hépascore ou le score APRI, et le Fibroscan, élastographie impulsionnelle ultrasonore, examen simple, rapide et totalement indolore.
Une étude récente confronte les résultats de la PBH à ceux du Fibroscan, d’une échographie hépatique et du score APRI dans le dépistage de la fibrose hépatique, et évalue l’intérêt de la combinaison des différents résultats.
Cent vingt-six patients présentant une hépatopathie chronique ont été inclus, dont 52 % présentaient une hépatite C, 20 % une hépatite B, et 27 % une hépatite non alcoolique, une cirrhose biliaire primitive ou une hépatite auto-immune. D’après la PBH, la majorité des patients (58 %) avaient une fibrose classée F0/F1 (score METAVIR), 25 % F2, 14 % F3 et 3 patients avaient une cirrhose.
Un résultat correct de « présence » ou « d’absence » de fibrose est donné à 72 % par le Fibroscan, 64 % par l’échographie et 60 % par le score APRI. Le Fibroscan, avec une valeur seuil de 7,25kPA, donne un résultat avec 76 % de sensitivité et 68 % de spécificité, alors que l’échographie a une sensibilité de 36 % seulement et une spécificité de 83 %. Le score APRI, quant à lui, a une sensibilité de 33 % et une spécificité de 93 %. La combinaison des résultats des différentes méthodes n’augmente pas la précision des résultats.
Les auteurs remarquent que les performances obtenues par le Fibroscan dans cette étude sont moins intéressantes que dans les études incluant uniquement des patients présentant une fibrose secondaire à une hépatite C. Cette conclusion semble en adéquation avec les recommandations de la HAS qui ont, en 2006, validé l’utilisation du Fibroscan, seulement dans le diagnostic de fibrose chez les patients présentant une hépatite C chronique.
Schlosser B et coll. : Prospective comparison of transient elastographie, ultrasound, APRI and liver biopsy for diagnosis of hepatic fibrosis in a real world population with different forms of chronic liver diseases. 59th Annual Meeting of the American Association for the Study of Liver Deseases (San Francisco) : 31 octobre - 4 novembre 2008.