Monkeypox ( Variole du Singe)
Le virus monkeypox (MPXV) est un virus de la famille des Poxviridae. La variole simienne (du singe) « Monkeypox » est une zoonose habituellement transmise à l'homme dans les zones d'Afrique du Centre et de l'Ouest. En avril-mai 2022, des cas européens et nord-américains, sans lien direct avec un voyage ou un contact avec des voyageurs en provenance de pays à risque, ont été identifiés. Il s'agit d'un virus à ADN (agent de classe 3) dont la transmission se fait principalement par contact par un contact étroit cutané ou respiratoire avec un cas primaire. La virémie lors de l'infection par le MPXV est généralement courte (1 à 2 jours). La fièvre dure pendant 1 à 3 jours, puis l'éruption cutanée ou rash apparaît. La phase éruptive débute par un exanthème (visage et bras) qui gagne en une seule poussée centrifuge le tronc et les membres inférieurs. Les lésions évoluent du stade de macules, vers celui de papules, puis de vésicules, pustules et croûtes simultanément sur un même territoire, à l'inverse de la varicelle (diagnostic différentiel essentiel de l'infection par le MPXV, dont l'éruption évolue en plusieurs poussées). Actuellement le diagnostic se fait par PCR spécifique Monkeypox virus à partir des prélèvements suivants : - prélèvements cutanéomuqueux : écouvillonnages et/ou biopsies de lésions cutanées et/ou lésions muqueuses (génitaux et anaux) - prélèvements de la sphère ORL : écouvillonnages oropharyngés (nasopharyngés possibles) L'infection à virus Monkeypox est une maladie à déclaration obligatoire.
Signes et symptômes
Le virus de la variole simienne entraîne des signes et des symptômes qui apparaissent habituellement dans la semaine qui suit la contamination, mais qui peuvent survenir entre un et 21 jours après l’exposition au virus. Les symptômes durent généralement entre deux et quatre semaines, mais ils peuvent mettre plus de temps à disparaître chez les personnes dont le système immunitaire est affaibli.
Les symptômes habituels de la variole simienne sont :
- une éruption cutanée,
- de la fièvre,
- des maux de gorge,
- des céphalées,
- des douleurs musculaires,
- des douleurs dorsales,
- un manque d’énergie,
- un gonflement des ganglions lymphatiques.
Chez certaines personnes, l’éruption cutanée est la première manifestation de la maladie, mais d’autres symptômes peuvent apparaître en premier dans certains cas.
L’éruption cutanée commence par une lésion plate qui se transforme ensuite en vésicule pleine de liquide et qui peut être source de démangeaisons ou de douleurs. En guérissant, la lésion forme une croûte qui se dessèche et finit par tomber.
Certaines personnes peuvent ne présenter qu’une seule lésion ou un nombre de lésions réduit, tandis que d’autres en ont des centaines, voire plus. Elles peuvent apparaître n’importe où sur le corps, par exemple :
- sur la paume des mains et la plante des pieds,
- sur le visage, la bouche ou la gorge,
- à l’aine et sur les organes génitaux,
- sur l’anus.
Certaines personnes présentent un gonflement douloureux du rectum ou des douleurs et des difficultés à uriner.
Comment prévenir la maladie ?
Dans les zones endémiques (en Afrique), la principale stratégie de prévention de la Mpox/variole du singe consiste à limiter les interfaces humains/faune sauvage, donc sensibiliser et informer les populations aux facteurs de risque de transmission zoonotique (par les animaux) et ainsi diminuer les risques de transmission de l’animal vers l’humain. Au-delà, il faut agir sur la réduction de facteurs participant eux aussi à la survenue d’épidémie tels que la pauvreté, à travers la dépendance à la viande de brousse comme source protéique et la densité et la promiscuité dans les foyers...
Plus généralement, pour limiter la transmission interhumaine, la stratégie de prévention repose sur l’information et la sensibilisation :
-
sensibiliser les populations aux facteurs de risque de transmission : éviter contacts cutanés avec des personnes malades ou du matériel contaminé,
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informer les populations à risque et les professionnels de santé.
Le développement de tests rapides de diagnostic permettra d’améliorer le diagnostic et prévenir la transmission interhumaine.
Les vaccins antivarioliques, employés dans le cadre du programme d’éradication de la variole dans les années 1970, offrent une protection croisée contre la Mpox ). D’autres vaccins plus récents ont aussi été mis au point, dont un a été approuvé pour la prévention de la Mpox [ https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/mpox-variole-du-singe].
L’isolement des personnes présentant une infection à Monkeypox
La personne malade doit s’isoler :
- à son domicile pour une durée de 3 semaines à partir de la date de début des symptômes jusqu'à guérison totale des lésions de la peau ;
- des autres personnes au sein de son domicile. Elle doit porter un masque chirurgical et ne pas avoir de contact physique avec d’autres personnes jusqu’à 21 jours après le début des symptômes.La personne malade et les personnes vivant sous son toit ne doivent pas partager leurs vêtements, leur linge de maison et literie ou leur vaisselle ;
- de ses animaux de compagnie pendant toute la durée de l’isolement (un cas de transmission de l'homme vers un chien a été décrit à Paris en août 2022). En cas d’impossibilité, la personne doit limiter ses contacts avec l’animal, porter un masque et des gants lorsqu'elle s'en occupe et se laver les mains après chaque contact avec l'animal.