Le mésothéliome
Le mésothéliome malin de la plèvre (mésothéliome pleural) est la principale tumeur de la plèvre (membrane enveloppant le poumon et tapissant l'intérieur de la cavité thoracique). Il a la particularité de se développer rapidement et d’infiltrer la paroi thoracique, le poumon et les structures intrathoraciques. Il peut aussi infiltrer des viscères abdominaux par extension au travers du diaphragme. Il est la plupart du temps associé à un épanchement pleural (accumulation de liquide dans l’espace pleural). Le mésothéliome est moins fréquent que les métastases pleurales, qui sont des foyers secondaires de tumeurs localisées dans d’autres organes.
L’amiante comme cause principale
80 % à 85 % des mésothéliomes sont liés à une exposition à l’amiante, principalement d’origine professionnelle, mais aussi environnementale. Cette exposition a pu survenir plusieurs dizaines d’années avant le développement de la maladie. De multiples paramètres influencent l’apparition d’un mésothéliome :
L’amiante est le seul facteur de risque reconnu de mésothéliome de la plèvre (classé groupe 1, cancérogène certain par le CIRC) ; hormis l’érionite, fibre minérale naturelle de la famille des zéolithes, qui est également un facteur de risque reconnu, qui n’est présent que dans certaines régions de Turquie.
La survenue d’un mésothéliome, en l’absence d’exposition à l’amiante, est aussi possible (elle concerne environ une personne sur un million).
- le temps écoulé par rapport au début de l’exposition
- la dose cumulée d’amiante : elle s’exprime en fibres par millilitre (ml) d’air multiplié par le nombre d’années d’exposition pour les expositions professionnelles, et en fibres par litre d’air multiplié par le nombre d’années d’exposition pour les expositions de la population générale ;
- les pics d’exposition ;
- la taille et la géométrie des fibres qui déterminent la pénétration de l’amiante dans les voies respiratoires et leur biopersistance : les fibres les plus nocives correspondent à une longueur supérieure à 5 micromètres (μm) et à un diamètre inférieur à 0,5 μm
Autres facteurs de risque débattus
D’autres facteurs potentiels sont évoqués et nécessitent d’être confirmés : certaines fibres minérales artificielles type céramiques réfractaires, l’exposition à des radiations ionisantes, au virus SV 40 ou à des agents chimiques tels que bromates, nitroso-urées, nitrosamines.
Le rôle des facteurs individuels de susceptibilité génétique est probable mais aucun gène de prédisposition au mésothéliome n’a été identifié. Contrairement au cas du cancer du poumon, l’exposition au tabac n’a pas été mise en évidence dans le risque de survenue d’un mésothéliome.
Quels symptômes?
Le mésothéliome peut se développer sans la présence de symptômes, mais il peut également générer les symptômes ci-dessous:
- l'apparition d'un essoufflement
- des douleurs au niveau du thorax, s'intensifiant lors de respirations profondes ou de toux
- une perte de poids inexpliquée
- un manque d'appétit persistant.
Ces signes peuvent aussi être la manifestation d'autres problèmes de santé. Seuls des examens complémentaires permettent d'établir un diagnostic précis.
Diagnostic du cancer de la plèvre
Le diagnostic du cancer de la plèvre est difficile car ses symptômes sont similaires à de nombreuses autres maladies. Plusieurs examens peuvent être nécessaires :
- un examen clinique qui permet d’identifier symptômes pouvant suggérer un cancer de la plèvre ;
- des tests de la fonction pulmonaire qui permettent d’approfondir le diagnostic ;
- un examen des antécédents d’exposition à l’amiante ;
- une radiographie pour évaluer l’état de la plèvre ;
- une ponction pleurale pour recueillir un échantillon de liquide pleural et l’analyser ;
- une ponction-biopsie pleurale qui consiste à prélever et analyser un fragment d’un feuillet de la plèvre ;
- une thoracoscopie qui consiste à réaliser une incision entre deux côtes afin de visualiser la plèvre à l’aide d’un endoscope (instrument optique médical).