Appendicectomie par cœlioscopie, un bon choix même à long terme
L’appendicectomie par voie ouverte (AO), telle que décrite par Mc Burney en 1894, est grevée d’un taux de mortalité très faible et ses complications sont rares. Celle par cœlioscopie (AC) avec 3 trocarts, décrite par Semm en 1983, entraîne moins d’infections de paroi, moins de délabrements chez les obèses, et une reprise d’activité plus précoce. De plus, elle redresse souvent un diagnostic erroné, notamment chez les femmes jeunes. Une équipe de chirurgiens finnois a examiné les résultats à long terme des 2 techniques.
Leurs 99 malades ont été opérés entre 1997 et 1999 par l’une ou l’autre méthode en fonction du résultat du tirage au sort avant leur entrée au bloc.
Les conversions ont donné lieu à une incision iliaque droite comme celle des AO. La prophylaxie antibiotique a été la même pour les 2 groupes, et une antibiothérapie postopératoire n’a été entreprise qu’en cas de péritonite constatée ou de signes patents de sepsis. On a distingué les complications précoces (hématomes, abcès de paroi, abcès profonds) et tardives (adhérences, éventrations). Les patients ont été contactés en 2007 et reconvoqués s’ils accusaient des troubles (éventration, adhérences) attribuables à leur appendicectomie. On en a profité pour leur demander leur indice de satisfaction, chiffré entre 1 et 4.
Sur les 99 opérés, 52 avaient été randomisés dans le groupe AO et 47 dans le groupe AC. Trois AC ont été converties en AO du fait de difficultés d’exposition, et une AO a été convertie en médiane du fait d’une péritonite. L’intervention a duré en moyenne une demi-heure de plus dans les AC (la différence a diminué avec le temps).
La reprise de travail a été plus rapide (8 vs 13 j) et les complications plus rares (6 vs 22) dans le groupe AC, les 3 abcès profonds (dont 2 dans le groupe AC) ayant pu être traités par antibiotiques et éventuellement drainage. L’histologie a confirmé l’appendicite aiguë dans 71 cas ; on a retrouvé une endométriose et un carcinoïde de l’appendice, et l’AC a permis de redresser un diagnostic en montrant une torsion de kyste de l’ovaire.
A dix ans, 76 patients ont pu être retrouvés (40 AO et 36 AC). Six (3 de chaque groupe)) ont décrit des épisodes évocateurs d’adhérences dont un (AO) a dû être réopéré pour occlusion. Le score moyen de satisfaction était un peu meilleur (3,8 vs 3,4) dans le groupe AC. L’appendicectomie cœlioscopique reste intéressante à long terme.
Kouhia ST et coll. : Long-term follow-up of a randomized clinical trial of open versus laparoscopic appendicectomy. Brit J Surg., 2010 ;97: 1395-1400.